En planant au-dessus de leur souvenir...

Publié le par JessMartin

16.06.12 - 23h43

 

  Elles se mélangent dans ma tête, m’emprisonnent et me libèrent à la fois. Je plane, je vole au-dessus de leur souvenir, la tête dans les nuages plein de grêle. Ma tête cogne, en fusion et gelée en même temps. Leur ombre me surplombent, me font baisser les yeux mais pas la tête. Je marche le poing levé, je sortirai du brouillard.

 

  La musique sera ma destinée, ma sauveuse, l’amour qui ne m’abandonnera jamais et que je ne tromperai jamais. Mon crâne sourd à ces plaintes, mes mains loin de leurs bouches, mes pieds sur leurs mensonges. Je les aime, je les déteste, je n’en veux plus, je m’enivre à la pensée d’en avoir une dans mon lit... Cette envie me repousse au plus profond de mon être, aux fondations de mon existence.

 

  Mes tempes piquent, s’égratignent, craquent sous mes doigts. Pourquoi ne sortent-elles pas de là? Où se trouve la clé qui les délivrera de mon esprit? Comment les chasser de l’abîme de mon âme? Sont-elles les démons qui me hanteront à jamais? Je voudrais ne plus être obsédée par leur souvenir. Ne plus me laisser posséder puisqu’elles me laissent toujours après.

 

  Exorciser les esprits qui me gouvernent, les pensées qui me rongent, elles me murmurent sans cesse d’aller vers elles. J’aimerais laisser les filles là où elles sont, être apaisée sans devoir être éprise du bleu de leurs yeux. Ne plus ressentir ce besoin de me noyer en elles, dans leurs bras où je crois trouver mon foyer pour finir à la rue.

 

  Je veux trouver cette force de me suffire à moi-même. Anéantir ce supplice de tomber dans le panneau, de tomber sous leur envoûtement, de me laisser aller à croire que "cette fois-ci, c’est différent". Je n’ai plus envie de me lier les mains à elles, plus envie d’être moi.

 

  Cette rage au fond de mon être ne demande qu’à exploser. Heureusement, ce soir j’ai été bien entourée. Pas d’"oignon" à portée de poing, pas de clés à ramener chez moi. Juste un sentiment de jouissance de profiter d’un instant sans elles, et la seconde d’après une tonne de souvenirs me noient sous leur flot incessant. La colère s’empare de mon cœur, de mon être tout entier. L’envie de crier cette rage, de lui cracher en pleine gueule de chienne qu’elle est, était bien présente ce soir. Et l’autre qui en remet une couche malgré elle quand elle me fait plaisir à ne pas être là où elle n’aurait pas voulu...

 

  Je sombre, me laisse aller à me faire bercer par ces démons, ces harpies qui n’ont d’autres vies que de pourrir la mienne. Douce berceuse amère au goût de sel et de fer. Je ferme les yeux et ne pense à rien qu’à ce sentiment de planer sans quitter le sol... Je m’endors...

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